La nuit.

Il fait nuit.
J’aime pas la nuit.
La nuit, je revois des visages, des scènes. La nuit, j’entends des bruits que je préfèrerais ne pas entendre.
J’aime pas la nuit.
La nuit, les souvenirs se promènent dans la tête, ils tournent comme des fauves en cage, tentent de sortir, de se faire remarquer.
J’aime pas la nuit.
La nuit, les bruits sont inaudibles, les images sont invisibles, les odeurs sont inodores. La nuit, tout résonne comme dans un rêve éveillé, on a peur des ombres, des histoires.
J’aime pas la nuit.
La nuit, tout peut arriver. Un voleur peut voler, un espion espionner.
La nuit, toutes les couleurs semblent plus chaudes ou plus froides, le neutre n’existe plus.
Tenez, devant moi, de l’autre côté du feu, un visage luit dans l’obscurité. Jeune, dans les 20 ans, avec des cheveux bruns.
Se doute-t-il seulement qu’il n’est pas seul ? Sait il que je suis là, a l’observer ?
J’aime pas la nuit.
Son uniforme, à ce gamin, je ne le vois pas. J’entends dans ma tête mon instructeur qui rabâche : « Qu’importe l’uniforme, qu’importe le visage. Un ennemi est un ennemi, et un bon ennemi est un ennemi mort. »
Dans ma main gainée de noir, le pistolet frémit.
Sur le doux visage qui luit, une fleur rouge se dessine, partant du front pour descendre lentement, paresseusement, contournant l’arrête du nez et la bouche finement détaillée.
Le gamin a glissé au sol. Il dort.
Il ne se réveillera plus.
Un visage de plus dans ma mémoire.
Un bruit de plus dans ma mémoire.
Une odeur de plus dans ma mémoire.
Et d’autres nuits blanches en perspective.
J’aime pas la nuit.

…

Non, réflexion faite, je HAIS la nuit.

Le feu s’éloigne derrière moi. Je rampe, ombre parmi les ombres, aussi silencieux que le murmure de mon arme. Mon corps est gainé de noir, la « fourrure » de la combinaison de combat épouse à merveille mes formes. Mes mouvements sont gracieux et vifs. Devant mes yeux, les lunettes de vision nocturne me renvoient une image grise, désespérément grise.
Qui je suis ?
Une ombre.
Toutes les personnes ont un nom. Pas moi.
Toutes les personnes ont un but. Pas moi.
Je ne suis rien, rien qu’une ombre gainée de noir, a l’âme aussi noire qu’un abysse.
Devant moi, un gris différent se profile.
Sentinelle.
Posté dans l’embrasure d’une porte, un autre visage se marque dans mon esprit.
Nouveau débat philosophique avec moi-même. Nouveau frémissement. Nouvelle fleur rouge.

J’aime pas la nuit.

Ouais, pas mal du tout! mais on dirait des poèmes, pas une histoire^^

c'est une histoire.
Sauf que tu vois, ben hier j'étais très fatigué alors j'ai eu la flemme de tout mettre^^

a ooook^^